Histoire des sciences : la fécondation

Un peu d’histoire…

Comme nous l’avons vu précédemment, les gamètes sont de très petite taille. Ils sont invisibles à l’œil nu et il faut un microscope pour les observer… Il a donc fallu attendre l’invention du microscope par Antoni van Leeuwonhoek (1632-1723) pour pouvoir les observer. Toutefois, les scientifiques n’ont pas attendu cette invention pour étudier la reproduction sexuée.

William Harvey et les ovistes…

Pour William Harvey (1578-1657), un grand scientifique anglais surtout connu pour ses travaux sur la circulation sanguine, tout être vivant provient d’un œuf. Nous dirions actuellement que tout être vivant a été une cellule-œuf ou zygote. A l’époque, seuls quelques ovules sont connus. Chez les Amphibiens, la femelle libère ses ovules dans l’eau et le mâle vient déposer sa ‘semence’ par dessus. Harvey fait l’hypothèse que l’ovule contient déjà un petit individu et que la semence du mâle ne fait que ‘réveiller’ l’ovule et déclencher son développement. Les scientifiques qui pensent comme lui sont aujourd’hui appelés ‘ovistes’. Ils attribuent à l’ovule un rôle primordial.

Cette théorie suppose donc qu’il y a dans les ovules de petits individus. Mais ces individus possèdent des gonades dans lesquels se trouvent des ovules si l’individu est de sexe féminin. Ces ovules contiennent eux-mêmes des individus… Nous sommes donc en présence d’un système de poupées russes imbriquées les unes dans les autres. Cette théorie a l’avantage de faire remonter toute l’humanité à Ève qui possédait dans ses ovaires toute l’humanité à venir. La transmission du péché des origines ne pose donc plus de problème puisque l’humanité se trouvant dans ses ovaires, elle fût bien évidemment contaminée… Cette théorie qui ne laisse au spermatozoïde qu’un rôle de déclencheur ne permet pas d’expliquer les ressemblances des enfants avec leurs pères…

Antoni Van Leeuwenhoek et l’invention du microscope…

En 1677, Van Leeuwenhoek (1632-1723) observe pour la première fois des ‘animalcules spermatiques‘ dans la semence des mâles. Ce sont les spermatozoïdes. Mais Van Leeuwenhoek n’y voit que des animaux parasites du sperme et ne leur attribue aucun rôle dans la reproduction sexuée. Selon lui ce ne sont que des petits animaux parasites du sperme.

Nicolas Hartsoecker et les animalculistes…

En 1694, Nicolas Hartsoecker, un collaborateur de Van Leeuwenhoek, observe à son tour de la semence mâle. Il y retrouve les animalcules spermatiques de Van Leeuwenhoek et croit y distinguer un animalcule. Voici le dessin qu’il fit d’après ses observations…

Dessin d’interprétation de l’observation d’un spermatozoïde par Nicolas Hartsoecker

Hartsoecker élabore alors une théorie selon laquelle un individu miniature, appelé animalcule, est présent dans le spermatozoïde. Selon cette théorie le rôle primordial est attribué au spermatozoïde. L’ovule n’est là que pour nourrir l’animalcule dans les premiers instants de sa vie… Les tenants de cette théorie sont appelés ‘animalculistes’. Cette théorie prévoit que toute l »humanité se trouve en germe dans les gonades d’Adam mais n’explique pas les ressemblances des enfants avec leur mère.

Lazarro Spallanzani et la fécondation…

Les expériences de Spallanzani sur les grenouilles sont restées célèbres. Je ne résiste pas au plaisir de vous en faire part…

Mais comme le dit le commentaire, Spallanzani est resté oviste…

C’est Oscar Hertwig (1849-1922), un médecin allemand, qui mit en évidence la fusion de l’ovule et du spermatozoïde et donc les rôles équivalents des deux gamètes dans la fécondation. Merci docteur Hertwig.

Voilà, maintenant que vous avez lu cet article vous mourrez moins bêtes 🙂

William Harvey (1578-1657) Royal College of Physician’s museum
Antoni Van Leeuwenhoek ((1632-1723))
Nicolas Hartsoecker (1656-1725)
Lazzaro Spallanzani (1729-1779)
Oscar Hertwig (1849-1922)

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