Les caractéristiques de la reproduction sexuée

Max : « Bonjour à tous ! Enlevez vos blousons, asseyez-vous et sortez vos affaires. »

Samuel et Léo : « Bonjour monsieur Max. »

Max : « Bonjour mes petits. Aujourd’hui nous allons essayer de comprendre les caractéristiques de la reproduction sexuée en parcourant un peu l’histoire des sciences. Je vous avais demandé d’étudier un article. L’avez-vous fait ? »

Samuel et Léo : « Oui monsieur Max. »

Max : « Qui veut le résumer ? »

Samuel : « Moi ! Alors… Jusqu’au 18ème siècle la reproduction sexuée était assez mal connue. Deux théories s’opposaient. D’un côté il y avait les ovistes. Selon eux les ovules contiennent déjà un petit individu et la semence du mâle ne fait que ‘réveiller’ l’ovule et déclencher son développement. A l’opposé il y a eu les animalculistes. Ils donnaient le rôle principal aus spermatozoïdes qui; selon eux, contenaient de petits individus. L’ovule se servaient qu’à nourrir cet individu pendant les premiers instants de sa vie. »

Max : « Très bien Samuel. »

Léo : « Je sais bien qu’il ne faut pas juger les personnes du passé avec les connaissances de notre époque mais elles étaient bizarres leurs théories… »

Max : « Il faut se tromper pour progresser Léo. Peux-tu me parler de Lazzaro Spallanzani ? »

Léo : « C’est un italien du 18ème siècle (1729-1799). Il était abbé c’est à dire prêtre catholique mais aussi scientifique. Il était oviste c’est-à-dire qu’il pensait que le mâle n’avait aucun rôle dans la reproduction sexuée et que le bébé était contenu dans l’ovule. C’est étrange parce qu’il a dû voir des accouplements de grenouilles… »

Max : « Il en a vu Léo 🙂 Pour vérifier son hypothèse il se livra à des expériences restées célèbres. Voici la première série. »

Premières expériences de Spallanzani sur la reproduction sexuée.

Léo : « Il a mis des caleçons à des grenouilles mâles 🙂 »

Max : « Oui Léo 🙂 »

Samuel : « Il y a le protocole et les résultats. Nous allons devoir les interpréter je suppose. »

Max : « Tu supposes bien Samuel. Mais avant je vous montre la deuxième série d’expériences. »

Deuxième série d’expériences de Spallanzani sur la reproduction.

Léo : « Là aussi il y a le protocole et le résultats. Je suppose que nous allons sortir une feuille et rédiger une démarche expérimentale 🙂 »

Max : « Absolument Léo 🙂 Allez, au travail. Dans la conclusion n’oubliez pas de dire si l’hypothèse de Spallanzani est validée ou non par ses expériences. Puis vous préciserez ce qu’il faut pour une reproduction sexuée. »

Un peu plus tard…

Léo : « Monsieur Max, nous avons terminé. »

Max : « Alors je ramasse vos copies et vous pouvez filer en récréation pendant que je les corrige. »

Samuel et Léo : « Au revoir monsieur Max ! »

Max : « Au revoir mes petits. »

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Histoire des sciences : la fécondation

Un peu d’histoire…

Comme nous l’avons vu précédemment, les gamètes sont de très petite taille. Ils sont invisibles à l’œil nu et il faut un microscope pour les observer… Il a donc fallu attendre l’invention du microscope par Antoni van Leeuwonhoek (1632-1723) pour pouvoir les observer. Toutefois, les scientifiques n’ont pas attendu cette invention pour étudier la reproduction sexuée.

William Harvey et les ovistes…

Pour William Harvey (1578-1657), un grand scientifique anglais surtout connu pour ses travaux sur la circulation sanguine, tout être vivant provient d’un œuf. Nous dirions actuellement que tout être vivant a été une cellule-œuf ou zygote. A l’époque, seuls quelques ovules sont connus. Chez les Amphibiens, la femelle libère ses ovules dans l’eau et le mâle vient déposer sa ‘semence’ par dessus. Harvey fait l’hypothèse que l’ovule contient déjà un petit individu et que la semence du mâle ne fait que ‘réveiller’ l’ovule et déclencher son développement. Les scientifiques qui pensent comme lui sont aujourd’hui appelés ‘ovistes’. Ils attribuent à l’ovule un rôle primordial.

Cette théorie suppose donc qu’il y a dans les ovules de petits individus. Mais ces individus possèdent des gonades dans lesquels se trouvent des ovules si l’individu est de sexe féminin. Ces ovules contiennent eux-mêmes des individus… Nous sommes donc en présence d’un système de poupées russes imbriquées les unes dans les autres. Cette théorie a l’avantage de faire remonter toute l’humanité à Ève qui possédait dans ses ovaires toute l’humanité à venir. La transmission du péché des origines ne pose donc plus de problème puisque l’humanité se trouvant dans ses ovaires, elle fût bien évidemment contaminée… Cette théorie qui ne laisse au spermatozoïde qu’un rôle de déclencheur ne permet pas d’expliquer les ressemblances des enfants avec leurs pères…

Antoni Van Leeuwenhoek et l’invention du microscope…

En 1677, Van Leeuwenhoek (1632-1723) observe pour la première fois des ‘animalcules spermatiques‘ dans la semence des mâles. Ce sont les spermatozoïdes. Mais Van Leeuwenhoek n’y voit que des animaux parasites du sperme et ne leur attribue aucun rôle dans la reproduction sexuée. Selon lui ce ne sont que des petits animaux parasites du sperme.

Nicolas Hartsoecker et les animalculistes…

En 1694, Nicolas Hartsoecker, un collaborateur de Van Leeuwenhoek, observe à son tour de la semence mâle. Il y retrouve les animalcules spermatiques de Van Leeuwenhoek et croit y distinguer un animalcule. Voici le dessin qu’il fit d’après ses observations…

Dessin d’interprétation de l’observation d’un spermatozoïde par Nicolas Hartsoecker

Hartsoecker élabore alors une théorie selon laquelle un individu miniature, appelé animalcule, est présent dans le spermatozoïde. Selon cette théorie le rôle primordial est attribué au spermatozoïde. L’ovule n’est là que pour nourrir l’animalcule dans les premiers instants de sa vie… Les tenants de cette théorie sont appelés ‘animalculistes’. Cette théorie prévoit que toute l »humanité se trouve en germe dans les gonades d’Adam mais n’explique pas les ressemblances des enfants avec leur mère.

Lazarro Spallanzani et la fécondation…

Les expériences de Spallanzani sur les grenouilles sont restées célèbres. Je ne résiste pas au plaisir de vous en faire part…

Mais comme le dit le commentaire, Spallanzani est resté oviste…

C’est Oscar Hertwig (1849-1922), un médecin allemand, qui mit en évidence la fusion de l’ovule et du spermatozoïde et donc les rôles équivalents des deux gamètes dans la fécondation. Merci docteur Hertwig.

Voilà, maintenant que vous avez lu cet article vous mourrez moins bêtes 🙂

William Harvey (1578-1657) Royal College of Physician’s museum
Antoni Van Leeuwenhoek ((1632-1723))
Nicolas Hartsoecker (1656-1725)
Lazzaro Spallanzani (1729-1779)
Oscar Hertwig (1849-1922)

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