La Faune du collège

Bonjour à tous !

Cet article est un peu particulier. Ce n’est pas vraiment une leçon. C’est plutôt un partage, une « monstration ».

Vous savez que je parcours le Pays des Zoisos depuis des années et que la nature m’émerveille toujours autant. Je voudrais vous montrer que ce n’est pas la peine d’aller très loin pour voir des animaux. Il suffit de savoir regarder et d’avoir un peu de chance.

Je vais donc vous montrer les animaux que j’ai croisé dans le collège. Ne vous attendez pas à de gros animaux. Ils sont plutôt discrets mais ont beaucoup de charme.

LES OISEAUX

Ceux-là, je suis sûr que vous les voyez. Comme je ne me promène pas avec mon appareil-photo au collège je n’ai pas leurs portraits. Je vais utiliser des photographies prises ailleurs.

Pigeon biset : Columba livia (Gmelin, 1789)

Le pigeon biset : Columba livia (Gmelin, 1789)

C’est le plus fréquent des oiseaux du collège. Il y niche et se promène sur les coursives à longueur de journée. Le collège est vraiment son habitat. Il niche. Cela signifie qu’il fait son nid pour pondre des œufs et faire des petits. Je n’arrive pas à savoir combien il y a de couples. 4 ou 5… Ils se reproduisent tout au long de l’année.

Les pigeons bisets sauvages sont rares. Ils vivent dans les falaises. J’en ai vu en Bretagne dans les falaises de grès roses du Cap Fréhel. Ils ont colonisé les villes car les immeubles sont pour eux des falaises.

Les pigeons bisets domestiques ont un plumage très variable. On peut dire qu’il y a une grande variabilité de phénotype au sein de l’espèce. Normalement ils ont tous des plumes irisées au niveau du cou.

Le pigeon biset : Columba livia (Gmelin, 1789)

Le pigeon biset : Columba livia (Gmelin, 1789)

Si leurs doigts sont abîmés ou manquant c’est la faute des humains. Ils perdent des cheveux ou des fibres de leurs vêtements. Ces cheveux ou fibres s’enroulent autour des doigts et provoquent leur nécrose. Le dioxygène et les nutriments n’arrivent plus aux cellules des doigts et le dioxyde de carbone ne peut plus être évacués. Les cellules meurent et le doigt tombe…

Pigeon ramier : Columba palumbus (Linnaeus, 1758)

Le pigeon ramier : Columba palumbus (Linnaeus, 1758)

Il est plus grand que le pigeon biset domestique. Il s’en distingue facilement par la tache blanche qu’il a au niveau du cou.

Le pigeon ramier : Columba palumbus (Linnaeus, 1758)

Il n’y en a qu’un couple au collège. Il niche dans l’arbre et se reproduit au printemps. Je précise que les oiseaux n’utilisent leur nid que pour couver et élever les petits. Dès que les petits quittent le nid il est abandonné.

Les pigeons biset et ramier peuvent s’hybrider mais ça nous l’avons vu en cours de 6e 🙂

Ces deux espèces se ressemblent tellement qu’elles ont été placées dans le même genre. Ce genre fait partie de la famille des Columbidae qui comporte les pigeons, les colombes et les tourterelles. Il y a une tourterelle que vous connaissez peut-être. Il s’agit de la tourterelle turque. On ne la voit pas vraiment au collège mais je l’entends parfois. C’est elle…

Tourterelle turque : Streptopelia decaocto (Frivaldszky, 1838)

Pie bavarde : Pica pica (Linnaeus, 1758)

Pie bavarde : Pica pica (Linnaeus, 1758)

Elle ne fréquente la cour que lorsqu’elle est vide 🙂 J’en parle parce que c’est un bel oiseau, qu’il est fréquent et que c’est bien de le connaître. Les photos ci-dessous sont rigolotes.

Pie bavarde : Pica pica (Linnaeus, 1758)

Pie bavarde : Pica pica (Linnaeus, 1758)

Les oiseaux muent deux fois par an. Ils perdent leurs plumes et en font d’autres toutes neuves. Bien sûr ça se fait petit à petit pour ne pas que l’oiseau se retrouve nu. Là, la pie a mué du cou et ça me fait rigoler. Ce n’est pas bien de se moquer des oiseaux…

Goéland argenté : Larus argentatus (Pontoppidant, 1763)

Goéland argenté : Larus argentatus (Pontoppidant, 1763)

Sa présence est plus étonnante. Les goélands sont plutôt connus comme des oiseaux de bord de mer mais depuis quelques années il y a un groupe qui niche sur l’église. Ils s’y reproduisent. Mais vous le savez déjà puisque je vous en ai parlé en 6e 🙂 Ils ne vivent pas vraiment dans le collège mais planent juste au-dessus et je me demande s’ils ne se posent pas sur les bâtiments quand ils sont vides.

Rougequeue noir : Phoenicurus ochruros (Gmelin, 1774)

C’est pendant le confinement que nous avons croisé ce petit rougequeue noir dans la cage d’escalier.

Rougequeue noir : Phoenicurus ochruros (Gmelin, 1774)

Il était vraiment tout petit. On l’a mis en sécurité puis on ne l’a plus revu. Le rougequeue noir mâle se perche sur les plus hauts endroits du secteur et chante dès les mois de Mars-Avril. Il annonce le printemps. Il chante très tôt le matin. A partir de 5h environ. La femelle est plus claire.

Rougequeue noir : Phoenicurus ochruros (Gmelin, 1774)

Rougequeue noir : Phoenicurus ochruros (Gmelin, 1774)

Quand le mâle et la femelle sont différents on dit qu’il y a dimorphisme sexuel. C’est très fréquent chez les oiseaux. Ce sont presque toujours les mâles qui sont les plus colorés. Ils friment un peu 🙂

Mésange bleue : Cyanistes caeruleus (Linnaeus, 1758)

Encore un petit tombé du nid !

Mésange bleue : Cyanistes caeruleus (Linnaeus, 1758)

Mésange bleue : Cyanistes caeruleus (Linnaeus, 1758)

C’est une institutrice qui l’a recueilli. Elle avait un nid alors elle a mis cette petite mésange dedans et l’a nourri. Mais il n’a évidemment pas survécu longtemps. Quand on trouve un oiseau tombé du nid il faut le laisser où il est. Les parents vont le protéger et le nourrir là où il se trouve. Si on le touche l’odeur qu’on laisse dessus va éloigner les parents. Il ne faut jamais toucher un animal sauvage. Vraiment jamais.

Mésange bleue : Cyanistes caeruleus (Linnaeus, 1758)

Mésange bleue : Cyanistes caeruleus (Linnaeus, 1758)

Serin cini : Serinus serinus (Linnaeus, 1766)

Serin cini : Serinus serinus (Linnaeus, 1766)

Serin cini : Serinus serinus (Linnaeus, 1766)

C’est un matin qu’on l’a entendu, depuis la passerelle. Au début, on ne reconnaissait pas le chant alors on a tendu l’oreille. C’est Léo qui a finit par l’identifier. Et puis il est venu se poser juste au-dessus de nous. Là, il n’y avait plus d’hésitation possible. C’était bien un serin cini 🙂 Il doit se reproduire dans l’un des jardins non loi du collège.

A quoi reconnaît-on un oiseau ?

La question paraît simple. Mais la vraie réponse est un peu plus complexe qu’on le pense.

Évidemment les oiseaux ont des ailes, des plumes et un bec. Il faut d’abord préciser qu’ils ont une symétrie bilatérale, des yeux, une bouche et un anus et un squelette interne fait d’os. Pour être complet il faut également préciser que leur pattes sont couvertes d’écailles soudées entre elles, qu’ils ont des griffes. Et si on veut vraiment tout dire il faut préciser que leur crane comporte deux fenêtres, la mâchoire une seule et qu’ils ont un gésier. C’est un peu long mais la précision scientifique l’exige.

LES PAPILLONS

Quand on pense aux papillons on imagine de magnifiques animaux aux multiples couleurs. Je n’en ai presque pas vus au collège et de toutes façons je n’ai jamais réussi à les photographier. Par contre j’ai rencontré de nombreux petits papillons aux couleurs discrètes ou ternes. Mais je les aime bien quand même. Ce sont tous des papillons dits de nuits également appelés Hétérocères. Ils s’opposent aux papillons de jour ou Rhopalocères.

Oegoconia sp.

Oegoconia sp.

sp. ça indique qu’on ne peut pas déterminer l’espèce avec précision à partir d’une photographie. On s’arrête au genre. Je l’ai soumis à des spécialistes et ils disent tous qu’ils faut le découper pour étudier les organes reproducteurs. C’est la seule façon de déterminer l’espèce avec précision. Mais je ne veux pas découper les papillons.

Borkhausenia sp.

Borkhausenia sp.

Encore une espèce qu’il faut découper pour l’identifier avec précision. Encore une fois, on en reste au genre. Mes photographies ne sont pas très belles mais elles sont faites en montant en classe avec mon téléphone. Ce n’est pas du travail de spécialiste 🙂

Fausse eupithécie : Gymnoscelis rufifasciata (Haworth, 1809)

Fausse eupithécie : Gymnoscalis rufifasciata (Haworth, 1809)

Ce petit papillon aux jolies couleurs s’observe régulièrement du printemps à l’automne. Ses couleurs, aux jolies teintes de gris et de roux, peuvent passer avec le temps ce qui le rend parfois difficile à identifier.

Incertaine : Xanthorhoe fluctuata (Linnaeus, 1758)

Incertaine : Xanthorhoe fluctuata (Linnaeus, 1758)

Mignonne non ? On l’appelle parfois phalène ondée. On la trouve en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. L’adulte vole d’avril à octobre et il peut y avoir deux ou trois générations par an.

Acidalie rustique : Idaea rusticata (Denis & Schiffermûller, 1775)

Acidalie rustique : Idaea rusticata (Denis & Schiffermûller, 1775)

On l’observe presque partout en France mais elle est un peu rare dans le sud-ouest. Nous l’avons quand même vue en Charente-Maritime 🙂 On peut l’observer de juin à octobre.

Hermine plumeuse : Zanclognatha lunalis (Scopoli, 1763)

Hermine plumeuse : Zanclognatha lunalis (Scopoli, 1763)

C’est une espèce eurasiatique qui s’observe partout en Europe et donc partout en France. La chenille est détritiphage car elle se nourrit de feuilles mortes. L’adulte vole de Mai à septembre et il peut y avoir deux générations par an.

Hypène des ponts : Hypena obsitalis (Hubner, 1813)

Hypène des ponts : Hypena obsitalis (Hubner, 1813)

Hypène des ponts : Hypena obsitalis (Hubner, 1813)

Cette espèce est un peu terne et sombre. Elle n’est pas toujours facile à identifier pourtant elle n’est pas très rare. Il faut savoir regarder pour la voir 🙂

Gamma : Autographa gamma (Linnaeus, 1758)

Gamma : Autographa gamma (Linnaeus, 1758)

Gamma : Autographa gamma (Linnaeus, 1758)

Encore une espèce présente partout en Europe. On la trouve également en Asie et en Afrique du Nord. C’est peut-être l’espèce la plus fréquente parmi toutes celles que j’ai observées au collège. Une petite anecdote rigolote. Des Gammas ont envahi le Stade de France lors de la finale du championnat d’Europe de football en 2016. Un Gamma s’est même abreuvé des larmes et de la sueur de Cristiano Ronaldo 🙂

Gamma : Autographa gamma (Linnaeus, 1758)

Noctuelle du camérisier : Polyphaenis sericata (Esper, 1787)

Noctuelle du camérisier : Polyphaenis sericata (Esper, 1787)

Noctuelle du camérisier : Polyphaenis sericata (Esper, 1787)

Les photographies sont floues et c’est dommage car il est très beau. Lui aussi habite l’Eurasie. Il vole de juin à Août. Sa larve vit sur les troènes, les chèvrefeuilles (ou camérisiers), les cornouillers, les lilas… Ce sont des plantes courantes dans les jardins ce qui explique qu’on le trouve au collège.

Noctuelle des renouées : Agrotis puta (Hübner, 1803)

Noctuelle des renouées : Agrotis puta (Hübner, 1803)

Noctuelle des renouées : Agrotis puta (Hübner, 1803)

Sa présence se limite à l’Europe du Sud. C’est une espèce très variable qui n’est donc pas toujours facile à identifier. Elle n’est pas vraiment rare.

Méticuleuse : Phlogophora meticulosa (Linnaeus, 1758)

Méticuleuse : Phlogophora meticulosa (Linnaeus, 1758)

Méticuleuse : Phlogophora meticulosa (Linnaeus, 1758)

La méticuleuse est un très beau papillon. Celui-là on l’a vu sur le toit terrasse, par hasard. Ses ailes plissées laissent penser qu’il vient de sortir de son cocon, sa chrysalide. Il serait tout neuf ce qui expliquerait la netteté des couleurs. Et ça indiquerait qu’il se reproduit dans le collège ou ses alentours et ça, c’est une bonne nouvelle 🙂

Ptérophore commun : Emmelina monodactyla (Linnaeus, 1758)

Ptérophore commun : Emmelina monodactyla (Linnaeus, 1758)

Les Pterophoridae sont des papillons étranges. Leurs ailes plumeuses sont divisées en lobes étroits. Cette espèce est très commune un peu partout en Europe et les adultes peuvent être observés tout au long de l’année.

Eudorée anguleuse : Eudonia angustea (J. Curtis, 1827)

Eudorée anguleuse : Eudonia angustea (J. Curtis, 1827)

Eudorée anguleuse : Eudonia angustea (J. Curtis, 1827)

C’est encore une espèce fréquente mais que personne ne regarde. Les adultes volent de Juin à la fin de l’automne. Quelques fois il y en a plusieurs individus à la fois dans le collège en fin d’année scolaire. Je crois en avoir observé 7 ou 8 en même temps.

Pyrale de la luzerne : Nomophila noctuella (Denis & Schiffermüller, 1775)

Pyrale de la luzerne : Nomophila noctuella (Denis & Schiffermüller, 1775)

C’est une espèce migratrice. Oui, les papillons peuvent migrer, parfois sur de longues distances. Et certaines espèces peuvent vivre jusqu’à 10 ans ! La pyrale de la luzerne passe une partie de l’année en Europe du Nord puis migre vers le sud de l’Europe ou l’Afrique du Nord. Ce petit papillon qui mesure environ un centimètre de longueur peut donc voler sur des milliers de kilomètres. Vous pourriez faire un effort en endurance 🙂

Duponcheella fovealis (Zeller, 1847)

Duponcheella fovealis (Zeller, 1847)

Lui ce fût vraiment une surprise. Il me semble que c’est sa seule observation connue en Île-de-France. Ce papillon vit plutôt autour de la Méditerranée. Sa chenille vit sur beaucoup de plantes et notamment des plantes dites d’intérieur. Il est possible que cet individu vienne d’une jardinerie. La plante a été cultivée quelque part autour de la Méditerranée et une chenille s’est développée dessus. La plante a ensuite voyagé pour être vendu dans le secteur du collège. La chenille s’est métamorphosée et a donné cet adulte. Ou alors cette espèce remonte vers le nord à cause du réchauffement climatique et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Botys ferrugineux : Udea ferrugalis (Hübner, 1796)

Botys ferrugineux : Udea ferrugalis (Hübner, 1796)

C’est une espèce relativement fréquente en France, en Europe, en Asie et en Afrique.

Aglosse de la farine : Aglossa pinguinalis (Linnaeus, 1758)

Aglosse de la farine : Aglossa pinguinalis (Linnaeus, 1758)

Encore un papillon relativement courant. Lui aussi parait tout neuf. Vous ai-je dit que les papillons pouvaient vivre plusieurs années ? Ils perdent des écailles ou fur et à mesure du temps ce qui fait que leurs couleurs sont de moins en moins nets. On dit qu’ils sont usés. Et un papillon usé est parfois très difficile à identifier.

Pyrale de la farine : Pyralis farinalis (Linnaeus, 1758)

Pyrale de la farine : Pyralis farinalis (Linnaeus, 1758)

Ce papillon a la curieuse habitude de courber son abdomen vers le haut lorsqu’il est au repos. Sa répartition est mondiale. Il s’est parfaitement acclimaté aux habitations et on peut en observer toutes les formes dans les logements. Contrairement à ce que peut laisser penser son nom il ne vit pas dans la farine. Je l’observe presque tous les ans dans le collège avec un pic à cinq individus simultanément.

Monopsis crocicopitella (Clemens, 1850)

Monopsis crocicopitella (Clemens, 1850)

Monopsis crocicopitella (Clemens, 1850)

C’est une espèce cosmopolite ce qui veut dire qu’on la trouve un peu partout dans le monde. Sa période de vol va de Juin à Octobre. Les chenilles se développent sur de la matière organique : animaux morts, fientes, dans les nids d’oiseaux… Elles peuvent également se nourrir des fibres naturelles des vêtements.

Voilà donc pour les papillons. C’est un peu long mais je n’y peux rien si je multiplie les observations.

A quoi reconnaît-on un papillon ?

Je ne sais pas si vous avez bien observé… Ils ont tous un squelette externe. Leur corps est en trois parties. La tête porte des yeux et une paire d’antenne. Le thorax porte trois paires de pattes et deux paires d’ailes. Les ailes sont couvertes de petites écailles qui se détachent facilement et laissent comme une douce poudre sur les doigts. Ils ont également un abdomen. Je pense en avoir dit assez. Ah non ! Leurs pièces buccales sont la plupart du temps organisées pour faire une trompe avec laquelle ils prélèvent leur nourriture.

LES COLÉOPTÈRES

Les coléoptères ont un squelette externe et des pattes articulées. Ce sont donc des Arthropodes. Ils possèdent trois paires de pattes, des ailes membraneuses, une paire d’antennes : ce sont donc des Insectes. La paires d’ailes antérieures ne sert pas au vol. Elle est dure et sert de protection aux ailes membraneuses. Elles forment comme un étui, d’où le nom de coléoptères. Coléos, en grec, ça veut dire étui.

On a vu peu de coléoptères dans le collège. En plus, le seul qu’on vous présente, on arrive pas à l’identifier. On va devoir demander de l’aide 🙂 On sait quand même que c’est un Scarabeoidea Cetonidae Melolonthinae. En gros, c’est un hanneton 🙂

LES DIPTÈRES

Les diptères ont, comme leur nom l’indique, deux ailes. Une seule paire. Vous en connaissez : ce sont les mouches et les moustiques. Il y en a quelques espèces au collège mais je ne l’ai pas photographiées. J’ai juste deux espèces un peu originales mais pas très rares.

Moucheron des éviers : Clogmia albipunctata (Williston, 1893)

Moucheron des éviers : Clogmia albipunctata (Williston, 1893)

Il ressemble un peu à un petit papillon de nuit mais c’est bien un Diptère. Il n’a que deux ailes ponctuées de blanc. Son nom vient du fait qu’on l’observe dans les pièces humides : salle de bains, toilettes, cuisine… Les adultes ont une durée de vie très courte. Ils ne se nourrissent pas et passent la majeure partie de leur temps posé sur les murs. Ils volent peu et lourdement. Les larves se nourrissent de déchets organiques. Elles peuvent se développer sur la nourriture et parfois même sur la peau. C’est rare mais cela donne une myiase c’est à dire une maladie parasitaire. Pour ce débarrasser des larves il faut bien nettoyer les éviers avec du vinaigre blancs ou du bicarbonate de soude.

Tipula : Tipula sp.

Tipula : Tipula sp.

Je n’ai pas réussi à l’identifier précisément avec cette photo floue. Vous voyez bien qu’il n’y a que deux ailes. Si vous observez bien vous verrez qu’en arrière de ces ailes il y a comme des fils qui se terminent par des boules. Ce sont les ailes postérieures qui sont transformées en balanciers pour équilibrer le vol. Le tipules ressemblent un peu à de grands moustiques mais ils ne piquent pas.

Tipule indeterminé

Tipule indeterminé
Tipule indeterminé
LES ARAIGNÉES

Les araignées sont mal aimées mais moi je les aime bien quand même. Il y en a plutôt beaucoup dans le collège. Je ne devrais pas dire ça… Certains élèves vont avoir peur. Je précise tout de suite qu’il n’y a aucune espèce dangereuse. Ni chez les araignées, ni chez les papillons, ni dans les autres groupes. Les humains sont dangereux. Les voitures aussi. Pas les animaux… Les araignées ne piquent pas. Elles mordent. C’est rare mais cela arrive. En réalité cela arrive surtout quand on les attrape et qu’on les prend dans la main. Elles sont agressives uniquement quand elles se sentent agressées

Fausse veuve noire : Steatoda nobilis (Thorell, 1875)

Fausse veuve noire : Steatoda nobilis (Thorell, 1875)

Présente uniquement en Europe du Sud-Ouest, il ne faut pas la craindre. Sa morsure peut être douloureuse mais n’est que rarement dangereuse. Ses pattes ont un anneau sombre de part et d’autres de chacune des articulation. L’abdomen porte deux lignes plus sombres.

Cheiracanthium mildei (L. Koch, 1864)

Cheiracanthium mildei (L. Koch, 1864)

Cheiracanthium mildei (L. Koch, 1864)

A ce qu’il paraît elle est facile à reconnaître. Je vous assure 🙂 Encore une fois la morsure n’est pas grave. Elle chasse de nuit des petits « invertébrés ». Elle n’a pas vraiment de toile. Elle attrape ses proies en les chassant.

Cheiracanthium mildei (L. Koch, 1864)

Cette photographie montre l’une des caractéristiques des araignées. Regardez bien en avant. Il y a comme deux pattes mais elles sont trop courtes pour être de vraies pattes. Ce sont des pédipalpes. Ils servent aux araignées à tâter le terrain. Les pédipalpes sont plus grands chez les mâles que chez les femelles et ils leur servent à les inséminer avec des sacs spermatiques.

Pholque de Pluche : Holocnemus pluchei (Scopoli, 1763)

Pholque de Pluche : Holocnemus pluchei (Scopoli, 1763)

Pholque de Pluche : Holocnemus pluchei (Scopoli, 1763)

C’est de loin l’araignée la plus fréquente dans le collège. Il y a en a dans tous les coins des couloirs et des cages d’escaliers. Pourtant elle est rare en Île-de-France. Il faut faire attention à cela. Parfois on voit beaucoup d’individus d’une espèce en un lieu et on en déduit rapidement que cette espèce est très abondante alors que c’est peut-être le seul endroit où elle est présente. Les pholques de Pluche ont un dessin sombre sur fond gris sur l’abdomen et les pattes sont annelées de noir. Ça les distingue des pholques phalangistes ailleurs bien plus fréquents. Les pholques de Pluche tissent des toiles en cloches que vous devez connaître. Elles prennent la poussière par endroits dans les couloirs du collège 🙂 Vous n’avez rien à craindre de ces araignées. Elles sont totalement inoffensives.

Pseudeuophrys lanigera (Simon, 1871)

Pseudeuophrys lanigera (Simon, 1871)

Celle-là est toute petite. Elle fait partie de la famille des Salticidae ou araignées sauteuses. Elles ne tissent pas de toiles. Les araignées sauteuses chassent en sautant sur leurs proies. Elles peuvent faire des bonds gigantesques relativement à leur taille puisque certaines espèces sautent sur près de 20 cm. Pour stabiliser leurs sauts elles tissent un fil en sautant. Leurs 8 yeux leur donnent l’une des meilleures vues du monde animal et leur assurent une grande précision lors de leur chasse.

Pseudoeuophrys erratica (Walckenaer, 1826)

Pseudoeuophrys erratica (Walckenaer, 1826)

Pseudoeuophrys erratica (Walckenaer, 1826)

Les Salticidae sont nos chouchoutes parmi les araignées. Elles sont rigolotes et très mignonnes. Elles nous regardent avec leurs grands yeux avant de se sauver d’un bond. Là, c’est P. erratica. Pas très caractéristique mais pourtant facile à reconnaître. Comme critères d’identification il y a la bordure du céphalothorax blanche, la touffe de poils blancs en arrière du céphalothorax qui fait comme une cravate, les tâches blanches sur l’abdomen et les pattes annelées.

L’autre individu est moins facile à identifier…

Pseudoeuophrys erratica (Walckenaer, 1826)

Pseudoeuophrys erratica (Walckenaer, 1826)

Bien que tous les critères d’identification soient présents on n’est pas sûrs de notre détermination. Dites-nous si on dit des erreurs. Je précise que les Pseudeuophrys mesurent entre 3 et 5 mm seulement.

Zoropse à pattes épineuses : Zoropsis spinimana (Dufour, 1820)

Zoropse à pattes épineuses : Zoropsis spinimana (Dufour, 1820)

Sur la photographie il s’agit d’un juvénile. Mais s’il y a un jeune c’est qu’il y a des adultes. C’est une araignée fréquente dans les maisons ou appartements sains. Je dis « sains » parce que les araignées n’aiment ni les maisons trop humides, ni les maisons où il y a trop de produits chimiques comme les produits ménagers, les parfums, l’encens… Tous ces produits sont mauvais pour la santé et les araignées le savent bien. Elles ne sont pas folles. Si vous avez la chance d’avoir des araignées chez vous c’est que les conditions physico-chimiques de votre logement sont acceptables. Chez nous, il y a des tas d’araignées mais il y a surtout Charlie. C’est le pholque phalangiste. Ils s’appellent tous Charlie 🙂

Araignée cracheuse : Scytodes thoracica (Latreille, 1802)

Araignée cracheuse : Scytodes thoracica (Latreille, 1802)

Araignée cracheuse : Scytodes thoracica (Latreille, 1802)

Cette araignée relativement fréquente dans les maisons est peu connue car elle est essentiellement nocturne. Elle se reconnaît facilement même s’il faut faire attention à ne pas la confondre avec Scytodes velutina. Je vous expliquerais cela un autre jour.

Sa technique de chasse est assez originale. Elle se déplace lentement jusqu’à 1 ou 2 cm de sa proie. Là, elle envoie un fil gluant avec ses longues pattes avant. La proie se retrouve engluée dans le fil et l’araignée n’a plus qu’à lui injecter son venin. Ah oui ! Il faut que je vous explique ça ! Le venin des araignées est en fait un mélange de sucs digestifs. Quand ils sont injectés dans la proie, ils solubilisent tous les organes interne. Ils donnent une espèce de bouillie très liquide. Quand la digestion est terminée et que l’araignée a faim, elle aspire ce liquide comme vous aspirez un milk-shake. Ensuite il ne reste de la proie qu’une enveloppe vide.

Tégénaire des maisons : Eratigena du groupe atrica 

Tégénaire des maisons : Eratigena du groupe atrica

Cette araignée a un peu perturbé la salle des professeurs. Certains d’entre eux n’ont pas compris qu’une araignée se promène dans leur territoire et sont allés se plaindre à la directrice. Elle est chez elle cette araignée. Sauf que d’habitude elle ne sort que la nuit quand les professeurs ne sont pas là. Les tégénaires sont les plus grandes araignées qu’on observe dans les maisons. Il en existe plusieurs espèces de deux genres : Tegenaria et Eratigena. Vous remarquerez que les noms de ces deux genres sont des anagrammes. Celle-ci fait partie du groupe atrica du genre Eratigena. Ce groupe comporte trois espèces mais je les ai oubliées. C’est presque impossible d’identifier ces espèces sur photos.

Ségestrie florentine : Segestria florentina (Rossi, 1790)

Ségestrie florentine : Segestria florentina (Rossi, 1790)

Je l’aime bien elle. Normalement elle ne sort pas le jour. Elle vit dans un tube fait de soie qu’elle tisse dans des trous des murs ou dans l’écorce des arbres. Six fils sortent de ce tube et elles posent une patte sur chacun de ses fils. Si une proie touche un fil elle ressent une vibration et lui saute dessus puis se dépêche de rentrer dans son tube pour s’occuper de son repas. On ne la voit donc pas souvent. Et pourtant j’ai vu un jeune mâle dans les couloirs. Je vous le montre…

Ségestrie florentine : Segestria florentina (Rossi, 1790)

Ségestrie florentine : Segestria florentina (Rossi, 1790)

Comment reconnaît-on une araignée ?

Vous vous doutiez que j’allais vous poser la question. Elles ont elles aussi un squelette interne et des pattes articulées. Il y a quatre paires de pattes. Ces pattes sont insérées au niveau du thorax qui est dans la continuité de la tête. On parle de céphalothorax. Derrière il y a un abdomen plus ou moins développé. Au niveau de la bouche il y a les crochets à venins appelés chélicères. Ça se dit Kélicères. Et puis il y a les pédipalpes dont je vous ai parlé. A l’arrière de l’abdomen on trouve les filières. Ce sont les organes qui produisent la soie du fil. Toutes les araignées ne font pas de toiles mais elles sont toutes capables de tisser des fils de soie.

MYRIAPODES

Les myriapodes sont plus connus sont le nom de mille-pattes. Aucune espèce de mille-pattes n’a mille pattes. Mille signifie beaucoup et il me semble que c’est au minimum 18. Bon d’accord Eumillipes persephone, espèce récemment découverte en Australie, en possède 1 306. Voilà, vous avez le record.

Lithobie : Lithobius sp.

Lithobie : Lithobius sp.

C’est un animal nocturne qui vit principalement dans les feuilles mortes. Je ne sais pas ce qu’elle faisait là. Ce n’est pas un animal dangereux mais il possède de jolis crochets au niveau de la bouche qui lui servent à attraper ses proies. Un jour votre professeur en a pris une dans la main pour la montrer à ses élèves. Il a vu les crochets et s’est dit que la morsure devait faire mal. En fait, ça ne fait pas trop mal 🙂

Scutigère véloce : Scutigera coleoptrata (Linnaeus, 1758)

Scutigère véloce : Scutigera coleoptrata (Linnaeus, 1758)

Encore une étrange bestiole 🙂 Ce n’est pas rare de l’observer dans les maisons mais elle préfère se déplacer la nuit. Elle chasse de petits insectes et ne mord jamais les humains.

Comment reconnaît-on un mille-pattes ?

Vous vous attendiez à la question j’espère 🙂 Encore une fois il y a un squelette externe et des pattes articulées. Disons qu’il y a beaucoup de paires de pattes. On dira qu’ils ont n paires de pattes. Le corps est constitué de nombreuses parties avec la tête en avant et le pygidium à l’arrière. Les mille-pattes ont une paire d’antennes.

CRUSTACÉ

En général quand on entend crustacé on pense soit au bord de mer soit au repas de fruits de mer. Je comprends bien. Il n’empêche qu’il existe des Crustacés terrestres. Ils se ressemblent tous un peu et vous les connaissez peut-être. Il s’agit de ça…

Porcellio spinicornis (Say, 1818)

Porcellio spinicornis (Say, 1818)

On parle fréquemment de cloportes. Il en existe plusieurs espèces qui ne sont pas toujours faciles à distinguer les unes des autres. Ces animaux ont également un squelette externe et de nombreuses pattes articulées. Mais ils viennent d’ancêtres qui avaient deux paires d’antennes et ils respirent avec des branchies ce qui fait qu’ils doivent toujours être dans un milieu humide. Celui que j’ai croisé dans les escaliers n’avait rien à faire là et il était en danger. Les Crustacés ont un nombre variable de pattes mais un minimum de cinq paires.

Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. Si par hasard je croisais d’autres espèce je n’hésiterais pas à vous en informer.

On se retrouve dans le prochain article. Nous allons essayer de réaliser la classification sous forme de groupes emboîtés de cette collection d’animaux.

La classification des Arthropodes

Max : « Bonjour à tous ! Enlevez vos blousons, asseyez vous et sortez vos affaires. »

Monsieur Max

Samuel et Léo : « Bonjour monsieur Max ! »

Max : « Bonjour mes petits 🙂 Aujourd’hui nous allons apprendre à classer des êtres vivants. Ne bougez pas. Je reviens avec quelques échantillons… »

Monsieur Max et quelques échantillons

Samuel et Léo : « Rhooo !!! »

Léo : « On est encore au musée ! »

Samuel : « Tout ça d’animaux ! »

Max : « Il y en a d’autres encore mais je ne voulais pas tout apporter d’un coup. »

Léo : « Ce sont des vrais ? »

Max : « Oui Léo. Je tiens à vous montrer de vrais animaux. Bien, que pouvez-vous me dire de ces animaux ? »

Léo : « Ils ont tous des pattes ! »

Samuel : «  Il y a une partie dure autour et dedans c’est tout mou. On dit qu’ils ont un squelette externe ! »

Max : « Très bien ! Un squelette externe et des pattes articulées ! »

Léo : « Monsieur Max, les scientifiques donnent des noms compliqués tout le temps dès qu’il y a un groupe d’êtres vivants. Ont-ils donné un nom aux animaux qui ont un squelette externe et des pattes articulées ? »

Samuel : « Je sais ! Je sais ! Ce sont les Arthropodes ! »

Max : « Très bonne question Léo et excellente réponse Samuel. Oui, ce sont bien des Arthropodes et c’est avec eux que nous allons découvrir comment les scientifiques classent les êtres vivants. Revoyons ces animaux… Sont-ils tous pareils ? »

Samuel : « Ben non ! Ça se voit bien ! »

Léo : « Ils n’ont pas tous le même nombre de pattes ! »

Samuel : « Ni le même nombre de parties du corps ! »

Léo : « J’en vois qui ont des antennes ! »

Samuel : « D’autres ont des pinces ! »

Léo : « Le scorpion a un aiguillon. Ça fait peur ! »

Max : « C’est très bien tout ça 🙂 Vous avez trouvé des caractères physiques qui vont nous permettre de classer ces animaux. On parle de critères de classification. Nous allons maintenant les étudier un par un. Par lequel voulez-vous commencer ? »

Samuel et Léo : « La grosse araignée ! »

Max : « D’accord. Approchez-vous un peu… »

Samuel et Léo face à la grosse araignée

Haplopelma minax, Thorell 1897

Max : « Alors ? Que voyez vous ? »

Léo : « Je ne sais pas par où commencer… »

Max : « Combien de parties comporte son corps ? »

Samuel : « J’en vois deux ! Celle qu’il y a devant avec toutes pattes et la boule derrière. »

Léo : « Il n’y a pas vraiment de tête… »

Max : « Non. La tête est soudée au thorax et ils forment le céphalothorax ou prosome. Derrière il y a l’abdomen ou opisthosome. »

Samuel : « Monsieur Max, il y a 4 ou 5 paires de pattes ? »

Max : « Bonne question. Observons bien… Il y a comme un triangle en relief qui sépare la tête du thorax. »

Léo : « J’ai compris ! Il y a quatre paires de pattes sur le thorax ! J’en déduis que la cinquième, qui est plutôt la première au niveau de la tête, n’est pas vraiment une paire de pattes. C’est quoi ? »

Max : « Ce sont les pédipalpes. Ils ont un rôle sensoriel et, chez le mâle, d’organe copulateur. »

Samuel : « Entre ces pédipalpes il y a des crochets ! »

Max : « On dit des chélicères. C’est avec ces crochets que les araignées injectent des sucs digestifs dans leurs proies. »

Léo : « Elles digèrent les proies comme ça ? »

Max : « Oui. L’intérieur de la proie devient liquide puis l’araignée aspire ce contenu liquide. »

Samuel : « C’est comme un milk-shake 🙂 »

Max : « Samuel ! Voyons ! »

Samuel : « Pardon monsieur Max. »

Léo (discrètement à Samuel) : « C’était rigolo 🙂 »

Max : « Oui c’était rigolo mais nous sommes en classe ! Gardez vos plaisanteries pour la récréation. Voyez-vous ce qu’il y a à l’arrière de l’abdomen ? »

Une autre araignée

Max : « Ce  sont les filières. Elles permettent la fabrication du fil de soie.

Anatomie d’une araignée (gtaraignees-wordpress.com)

Max : « Passons au scorpion… »

Heterometrus laoticus, Couzijn, 1981

Léo : « Il a des tas de parties lui ! »

Samuel : « Pas sûr ! Regarde, on voit bien que les pattes viennent toutes du même endroit. Ce serait le thorax. Ensuite il y aurait l’abdomen. »

Léo : « Mais il a des tas de parties cet abdomen ! »

Samuel : « Oui… C’est embêtant… »

Max : « Non. Les humains ont bien quatre paires de muscles abdominaux. Leur abdomen est en plusieurs parties. »

Léo : « Alors on a encore un céphalothorax et un abdomen ! »

Samuel : « Avec quatre paires de pattes. »

Léo : « Et comme des pattes avec des pinces mais c’est au niveau de la tête. Ce sont encore des pédipalpes ? »

Max : « Oui Léo. »

Léo : « Il y a des chélicères aussi ? »

Max : « Oui mais ils ne sont pas visibles. Samuel, que regardes-tu ? »

Samuel observe l’aiguillon du scorpion

Samuel : « L’aiguillon… C’est avec cet aiguillon qu’il injecte son venin ? »

Max : « Oui Samuel. Nouvel animal. Ce sont des uropyges… »

Uropyges, Hypoctonus rangunensis, Oates, 1889

Samuel : « Ce sont de drôles d’animaux… »

Léo : « Mais il ressemble aux autres ! Céphalothorax et abdomen, pédipalpes en pinces. Je suppose qu’il y a des chélicères qu’on voit pas. »

Samuel : « Et une espèce de fil qui dépasse à la fin de l’abdomen. »

Max : « Très bien mes petits. »

Léo : « Monsieur Max, pouvons-nous étudier la fourmi géante s’il vous plaît ? »

Max : « Bien sûr Léo. La voici… »

Samuel, Léo et la fourmi géante
Camponotus gigas, Latreille, 1802

Léo : « Le corps est en trois parties : tête, thorax et abdomen. »

Samuel : « Les trois paires de pattes sont sur le thorax. »

Léo : « Au niveau de la tête il y a des yeux et une paire d’antennes. »

Samuel : « Et comme des mâchoires. »

Max : « Passons au frelon géant… »

Frelon géant

Léo : « Tête, thorax et abdomen. »

Samuel : « Trois paires de pattes thoraciques. »

Léo : « Une paire d’antennes et des ailes. Et hoplà ! »

Samuel : « Au suivant ! »

Max : « Mes chers petits 🙂 Voilà…»

Scolopendra morsitans, Linnaeus, 1758
Scolopendra morsitans, Linnaeus, 1758

Samuel : « Ça c’est un mille-pattes ! »

Léo : « Pfff ! Il a même pas mille pattes ! »

Samuel : « Il a beaucoup de parties du corps ! »

Léo : « Avec une paire de pattes à chaque fois ! »

Samuel : « Plus des antennes ! »

Léo : « Une paire. »

Samuel : « Ben ça alors ! On dirait qu’il a des antennes à l’arrière aussi ! C’est pas possible ça ! »

Max : « Ce ne sont pas des antennes Samuel. Ce sont des cerques. Ce sont également des organes sensoriels mais moins sensibles que les antennes. »

Léo : « Monsieur Max, il me semble qu’il y avait un autre mille-pattes. Pouvons-nous le voir ? »

Max : « Bien sûr ! »

Une iule orientale

Une iule orientale

Léo : « C’est bien ce que j’avais vu ! Il y a deux paires de pattes par segment ! »

Samuel : « Tous les mille-pattes ne sont pas pareils alors ! »

Léo : « Ben forcément ! Chaque espèce est différente des autres ! »

Max : « Vous avez tous les deux raisons. Chaque espèce est unique mais elles se regroupent en deux ensembles. Les mille-pattes ayant une paire de pattes par segment et ceux ayant deux paires de pattes par segment. Je précise que les pattes se trouvent sur l’abdomen. C’est l’abdomen qui comporte de nombreux segments. Continuons avec cet animal… »

Un crabe

Un crabe

Samuel : « Ça c’est un crabe. »

Léo : « Tu vois combien de parties du corps toi ? »

Samuel : « Une seule. »

Léo : « Aïe ! »

Max : « Retournez le délicatement… »

Un crabe

Léo : « Je ne vois pas bien la différence… »

Max : « Observez bien ! Ne voyez-vous pas une petite zone striée ? »

Samuel : « Oui… »

Max : « C’est l’abdomen ! »

Léo : « Alors il y a deux parties du corps et… »

Samuel : « Cinq paires de pattes »

Léo : « Tu es sûr que les pinces sont bien des pattes ? »

Samuel : « Oui. Il y a déjà des tas de trucs au niveau de la bouche ! Tu vois des antennes ? »

Max : « On ne les voit pas mais il y en a deux paires. Bon, il va falloir reprendre tout cela à l’écrit maintenant. »

Samuel : « Attendez monsieur Max ! J’ai une question ! »

Max : « Je t’écoute Samuel. »

Samuel : « Et les trilobites ? »

Max : « Je vois… Oui, ce sont bien des Arthropodes. Nous les ajouterons. Ils ont de nombreuses paires de pattes et une paire d’antennes mais respirent avec des branchies. Voici un document que vous allez remplir ensemble. »

Max : « Vous mettez une croix si un critère est présent. Pour le nombre de parties de corps, vous donnerez le chiffre. Vous indiquerez le nombre de paires de pattes ou d’ailes. Dans la colonne ‘autre’ vous indiquerez s’il y a quelque chose à ajouter. »

Léo : « C’est trop facile ! Déjà, il ont tous un squelette externe. On met une croix dans toutes les cases de la première colonne ! »

Max : « Pourriez-vous travailler en silence s’il vous plaît ? »

Samuel : « Oui monsieur Max ! »

Un peu plus tard ! 

Samuel et Léo : « Fini ! »

Max : « C’est très bien ! Maintenant nous allons réaliser une classification sous forme de groupes emboîtés. »

Léo : « Des groupes emboîtés ? Qu’est ce que c’est ? »

Max : « Des groupes dans des groupes dans des groupes… »

Samuel : « Je vois ! Il nous faut donc regrouper les animaux. Ensuite nous regrouperons ces groupes. »

Léo : « Moi je ne ferais pas comme ça ! Je mettrais d’abord tous les animaux dans un grand groupe puis je diviserais ce groupe en groupes plus petits. »

Max : « Les deux méthodes se valent. Je vous écoute… »

Léo : « Le frelon et la fourmi ont un corps en trois parties, trois paires de pattes et une paire d’antennes. Nous pouvons les mettre ensemble. »

Samuel : « Monsieur Max, ce n’est pas ce groupe que l’on appelle Insecte ? »

Max : « Si Samuel. »

Léo : « Alors on a le groupe des Insectes. »

Samuel : « La scolopendre et la Iule peuvent être mis ensemble. Le groupe des animaux qui ont une paire d’antennes et des tas de pattes. »

Max : « Ce sont les Myriapodes. »

Léo : « Les Trilobites… Eux aussi ont une paire d’antennes et des tas de paires de pattes ! »

Max : « Oui, mais ils respirent avec des branchies et ont des pattes particulières. Nous les placerons à part dans le groupe des Trilobitomorphes. »

Léo : « Merci monsieur Max. »

Samuel : « Les araignées, les scorpions et les uropyges… Ils ont un corps en deux parties et quatre paires de pattes. Et puis les pédipalpes et les chélicères. Mettons les dans le même groupe. »

Max : « Nous pouvons appeler ce groupe le groupe des Arachnides. »

Léo : « Il reste le crabe. Mais il y a d’autres animaux qui lui ressemblent un peu : les écrevisses, les homards, les langoustes… »

Samuel : « Je crois qu’on les appelle les Crustacés. C’est ça monsieur Max ? »

Max : « Oui Samuel. Ce sont bien des Crustacés. »

Léo : « On a oublié personne ? »

Samuel : « Non. »

Max : « Alors vous pouvez commencer à réaliser la classification sous forme de groupes emboîtés… »

Léo : « Je propose de commencer par bien faire chaque groupe… Comme ça… »

Les groupes d’Arthropodes

Samuel : « Mmmmm… Il y en a qui ont des antennes et d’autres des chélicères. »

Léo : « Attention ! Monsieur Max a dit que les Trilobites étaient à part ! »

Samuel : « Donc on fait le groupe de ceux qui ont des antennes, ceux qui ont des chélicères et les Trilobites. »

Léo : « On peut faire deux groupes dans ceux qui ont des antennes : ceux qui ont une paire et ceux qui en ont deux paires. »

Samuel : « Et puis on pourrait découper ceux qui ont des chélicères. Ce sont les Arachnides. On peut faire ceux qui ont des pédipalpes comme des pattes, ceux qui ont des pinces et ceux qui ont un filet au bout. »

Léo : « Moi je dirais plutôt ceux qui ont des filières, ceux qui ont un aiguillon et ceux qui ont un filet. Comme ça on parle toujours de ce qu’il y a au bout de l’abdomen. »

Samuel : « Oui c’est mieux ! Tu as raison Léo. Bon, on le fait ? »

Léo : « Ça va être un peu compliqué mais on va y arriver ! »

Max : « Mes petits, vous m’impressionnez ! Je précise que ceux qui ont des antennes sont appelés Antennates et ceux qui ont des chélicères sont les Chélicérates. »

Léo : « Merci monsieur Max ! »

Samuel : « Au travail ! »

Samuel et Léo : « Voilà ! Nous avons terminé ! »

Max : « Montrez moi votre travail ! Mais c’est parfait ! Bravo mes petits ! »

Classification de quelques Arthropodes sous forme de groupes emboîtés

Max : « Bien, nous avons terminé. Avez-vous compris ? »

Léo : « Oui mais c’est pas facile ! »

Samuel : « Je ne sais pas si je saurais le refaire… »

Max : « L’essentiel est d’avoir compris le principe. »

Samuel : « Alors ça va ! »

Léo : « Monsieur Max. Dans les échantillons que vous nous avez montrés au début, il y avait une drôle de bête avec une longue pointe. »

Max : « Oui, une limule. Elle est là… »

Une limule
Morphologie d’une limule (maclasseenligne)

Léo : « Il y a des chélicères ? »

Max : « Oui Léo. »

Samuel : « Et cinq paires de pattes ! »

Léo : « Zutalor ! Alors notre classification n’est plus bonne ! »

Samuel : « Tant mieux ! Pour le moment tous les Chélicérates sont des Arachnides ! Ça m’étonnait un peu ! »

Léo : « Nous devons donc refaire notre classification avec deux groupes de Chélicérates ! Le groupe de la limule et les Arachnides ! Pfff ! »

Max : « Voyons un peu ça… »

Nouvelle classification des Arthropodes sous forme de groupes emboîtés

Léo : « Cette fois c’est terminé ! »

Max : « Ce n’est jamais terminé Léo ! Regardez cet animal… »

Un amblypyge

Léo : « Oh non ! Il faut encore tout refaire ! »

Samuel : « C’est un Chélicérate Arachnides. Il suffit d’ajouter un groupe dans les Arachnides ! »

Léo : « Monsieur Max, si je comprends bien le résultat final dépend des animaux de départ. C’est bien ça ? »

Max : « Oui Léo. On parle de collection. La classification obtenue dépend bien de la collection de départ. »

Samuel : « Je suppose que ce n’est pas possible de réussir une classification tenant compte de tous les êtres vivants. »

Max : « C’est possible mais très difficile. Bien, avant de filer en récréation je vous montre la collection de Crustacés de monsieur O. »

Une petite collection de Crustacés

Samuel : « Comme ils ne sont pas tous pareils il faudrait en faire une classification sous forme de groupes emboîtés et on la mettrait dans la case Crustacés de la classification que nous avons déjà faite ! »

Léo : « Ça ne s’arrête jamais. »

Max : « Retenez le principe et les principaux groupes que nous avons rencontrés. Si vous retenez que les araignées ne sont pas des Insectes ce sera déjà bien 🙂 »

Un arthropode est un animal qui a un squelette externe et des pattes articulés.

Un insecte est un arthropode qui a une paire d’antennes, trois paires de pattes et des ailes.

Un myriapode est un arthropode qui possède une paire d’antennes et plus de quinze paire de pattes.

Un crustacé est un arthropode qui a deux paires d’antennes et au moins cinq paires de pattes.

Un arachnide est un arthropode qui a quatre paires de pattes et le corps en deux parties.

Max : « Mes petits, il est temps pour vous d’aller en récréation ! »

Léo : « C’était bien ! »

Samuel : « Rho oui ! »

Samuel et Léo : « Au revoir monsieur Max ! »

Pour ceux qui aiment les Arachnides : Les Arachnides

Séance suivante

« Tous pareils, tous différents ». 1-Tous pareils

Max : « Bonjour à tous ! Enlevez vos blousons, asseyez-vous et sortez vos affaires. Je vois que vous êtes tous là. Nous pouvons commencer. »

Léo : « Monsieur Max, pourriez-vous nous dire par quoi nous allons débuter cette année ? »

Max : « Bien sûr Léo. Nous allons nous intéresser à l’unité et à la diversité des êtres vivants. Commençons par un paradoxe. Le grand scientifique André Langaney a dit, en parlant des humains : Tous pareils, tous différents.’ Pouvez-vous m’expliquer cette phrase ? »

Samuel : « Moi monsieur Max ! Ça veut dire que tous les humains ont des choses en commun mais que les détails sont différents. »

Max : « Oui Samuel. Léo, aurais-tu des précisions à ajouter ? »

Léo : « Je ne sais pas comment le dire monsieur Max. Les humains ont tous la même forme. Ils ont les mêmes organes aux mêmes endroits mais pourtant ils ne sont pas tous pareils. »

Samuel : « Ce que dit Max est valable aussi pour les autres espèces. N’est ce pas monsieur Max ? »

Max : « Tout à fait Samuel. Pourrais-tu nous rappeler la définition d’espèce ? »

Samuel : « Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde.« 

Max : « Très bien Samuel. Pourriez-vous me dire comment on reconnaît un individu appartenant à l’espèce humaine ? « 

Léo : « Euh… »

Samuel : « Je le reconnais quand j’en vois un mais je ne saurais pas expliquer. »

Max : « C’est parce qu’il vous manque la méthode. Pour définir une espèce il faut rappeler tous les groupes auxquels elle appartient. »

Léo : « Il faut faire la classification des humains sous formes de groupes emboîtés alors ? »

Max : « Oui Léo 🙂 « 

Samuel : « Je sais ! Je sais ! L’Homme est un Vertébré ! »

Max : « Oui Samuel. Mais je préférerais que vous donniez le caractère qui définit le groupe. Le nom de groupe n’est pas toujours important. Et ces noms sont parfois difficiles à retenir. »

Samuel : « Oui monsieur Max. L’humain a un squelette. On peut donc le placer dans le groupe des Vertébrés. »

Max : « Oui Samuel. Voici un premier groupe avec quelques exemples de Vertébrés. »

Léo : « Ils ne sont pas tous pareils ces Vertébrés 🙂 « 

Samuel : « Il va falloir affiner 🙂 « 

Léo : « Monsieur Max, pourriez-vous nous dire ce qu’est un cœlacanthe ? Je ne connais pas cet animal moi. »

Max : « C’est prévu ! Voilà ! »

Un cœlacanthe (Daniel Jolivet)

Détail du squelette de la nageoire

Léo : « C’est un drôle de poisson ça… »

Samuel : « Il a les mêmes os que nous ! Radius et cubitus… On en a aussi monsieur Max ! »

Max : « Les Peluchiformes n’ont pas d’os 🙂 Mais oui, son squelette est particulier. Nous verrons cela plus tard. En quoi un squelette est-il fait ? »

Léo : « Ben… En os ! »

Samuel : « Pas toujours ! Je sais ! Il peut être en cartilage ! Les requins ont un squelette en cartilage ! »

Max : « Les raies également. »

Léo : « Alors il faut faire deux groupes de Vertébrés : avec squelette en cartilage ou avec squelette en os ! »

Max : « Faisons ! »

Léo : « C’est embêtant ça… Monsieur Max, il me semble que vous nous avez appris que pour qu’un groupe existe, il doit être dans le même groupe. »

Samuel : « Léo, tu t’entends ? »

Léo : « Je ne sais pas comment dire… Les poissons devraient tous être dans le même groupe pour qu’on puisse dire que c’est un groupe. Et là, vous avez mis les requins et les raies d’un côté et les truites d’un autre. Les poissons ne forment pas un vrai groupe alors ? »

Max : « Je suis ravi que tu aies compris cela par toi même Léo. Effectivement, le groupe des poissons n’a pas de réalité biologique. »

Samuel : « Nous étions dans l’erreur alors ! Ça alors ! »

Max : « Continuons si vous le voulez bien. »

Samuel : « Dans le groupe des Vertébrés à squelette en os, on peut faire deux groupes : avec des nageoires comme celle de la truite et les autres. »

Max : « Nous dirons que ce sont les Vertébrés osseux à nageoires charnues. Vous pourrez lire qu’ils ont des nageoires monobasales c’est-à-dire avec un seul os à la base. »

Léo : « Le cœlacanthe n’est pas du tout un poisson alors ! »

Samuel : « Ben non puisque les poissons ça n’existe pas 🙂 « 

Léo : « Il est un peu seul là. Parce que ses nageoires sont vraiment des nageoires alors que les autres ont plutôt des membres. »

Max : « Faisons d’autres groupes alors 🙂 Léo, tu viens de définir les Tétrapodes. »

Samuel : « La grenouille est la seule qui n’a pas de poils. Ni de mamelles d’ailleurs. »

Léo : « Quand un animal Vertébré Tétrapode a des poils et des mamelles on dit que c’est un Mammifère. On pourrait inclure ce groupe. »

Samuel : « La grenouille serait à l’extérieur de ce groupe. »

Max : « Très bien ! »

Samuel : « Il me semble que l’orang-outan, le babouin et l’Homme sont des primates… »

Léo : « Tu sais reconnaître un primate toi ? »

Samuel : « Mmmmm… Pas vraiment… »

Max : « Ils ont des pouces opposables aux autres doigts, des ongles et une paire de mamelle situées au niveau du thorax. »

Léo : « C’est vrai ! La vache a des mamelles au niveau de l’abdomen. »

Samuel : « Et les autres Mammifères ont des griffes ou des sabots. »

Léo : « Nous avons bien avancé 🙂 « 

Max : « Quels caractères permettraient de définir l’humain ? »

Samuel : « Il se tient toujours debout ! »

Léo : « Et il a une grosse tête 🙂 « 

Max : « C’est parce qu’il a un gros cerveau 🙂 « 

Léo : « Voilà ! On sait ce qu’est un être humain ! »

Samuel : « C’est un Vertébré à squelette osseux dont les nageoires charnues sont transformées en membre. Ils ont des poils et des mamelles, des pouces opposables aux autres doigts et deux mamelles thoraciques. Ils se tiennent toujours debout et leur cerveau est très développé. »

Léo : « Ils sont tous pareils ! »

Samuel : « Mais ils sont aussi tous différents… Il va falloir expliquer cela aussi. »

Max : « Nous le ferons lors de la prochaine séance. Vous avez bien travaillé aujourd’hui et vous méritez votre récréation. »

Samuel et Léo : « Merci monsieur Max ! « Au revoir monsieur Max ! »

Max : « Au revoir mes petits 🙂 « 

Léo (à Samuel) : « A la cantine, quand le gentil chef me demandera si je veux du poisson ou de la viande je lui répondrai que je n’aime pas les Ostéichtyens Actinoptérygiens mais que je préfère largement les Ostéichtyens Sarcoptérygiens Tétrapodes dans leur version Mammifère 🙂 « 

Samuel : « T’es trop bête toi 🙂 « 

Étape 7

Compétences travaillées :

 

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