La réaction inflammatoire

Max : « Bonjour à tous, enlevez vos blousons, asseyez vous et sortez vos affaires. »

Samuel et Léo : « Bonjour monsieur Max ! »

Max : « Bonjour, bonjour… Bien, nous allons entamer un nouveau chapitre. »

Léo : « On ne fait pas de petit rappel aujourd’hui ? »

Max : « Pourquoi pas ? Léo, peux-tu me parler de l’infection bactérienne ? »

Léo : « Oui monsieur Max, je peux vous parler DES infections bactériennes. Il y a les infections locales. La bactérie reste sur le lieu de l’infection et se multiplie par mitose. Les nombreuses bactéries utilisent le dioxygène et les nutriments normalement destinés à l’organe infecté et ça dérègle le corps. Il y a aussi les toxémies comme le tétanos. Les bactéries restent également sur place et elles libèrent des toxines qui agissent à distance sur tout le corps. Et puis il y a les septicémies. Là, les bactéries se répandent dans tout l’organisme et l’infection se généralise. C’est très embêtant et ça peut être mortel. »

Max : « Très bien Léo ! Samuel, que peux-tu nous dire des infections virales ? »

Samuel : « Que c’est plus compliqué que les infections bactériennes 🙂 Vous nous avez dit de retenir que les virus sont des parasites cellulaires qui utilisent la cellule qu’ils infectent pour se multiplier. »

Max : « Tu as retenu l’essentiel Samuel. J’ajoute que la cellule se trouve légèrement modifiée. Nous verrons plus tard l’importance de ce détail. Pour le moment revenons à l’infection bactérienne. Imaginez que vous vous blessiez à la patte. »

Léo : « Aïe ! »

Samuel  : « Ouille ! »

Max :  » Mes pauvres petits… »

Léo : « Ça peut s’infecter ! »

Max : « Je vous expliquerai plus tard comment soigner les plaies. Avez vous déjà vu une plaie infectée ? »

Samuel et Léo : « … »

Max : « Voici une photographie d’une petite plaie cutanée infectée. On parle d’abcès cutané. Pourriez-vous identifiez les signes de l’infection ? »

Photographie d’un abcès cutané

Léo : « C’est gonflé et rouge ! »

Samuel : « Il y a du pus ! »

Max : « Bien observé 🙂 Il y a deux autres signes qui ne se voient pas sur la photographie. »

Léo : « Ça fait mal ! »

Samuel : « Et il me semble que c’est un tout petit peu plus chaud qu’autour… »

Max : « Très bien ! Vous venez de donner les signes de la réaction inflammatoire. C’est une réaction rapide du corps à l’infection. C’est ce qu’il se passe à chaque fois que vous avez une infection locale. « 

Léo : « Même pour une angine bactérienne par exemple ? »

Max : « Oui Léo. La gorge gonfle et s’échauffe légèrement. La muqueuse rougit et blanchit si du pus se forme. »

Samuel : « Et ça fait mal ! Surtout quand on avale… »

Léo : « Mais monsieur Max, qu’est ce que le pus ? »

Max : « Bonne question Léo ! Observons une goutte de pus au microscope. Voici une photographie. Faites-en un dessin. Nous verrons pour la légende.. »

Photographie d’une goutte de pus observé au microscope. Phagocytose : leucocytes phagocytant des bactéries. MO, CID, x 200 (format 24 x 36 mm).

Max : « Vos dessins sont très beaux mes charmants petits. Nous pouvons ajouter la légende. Vous avez représenté des bactéries et des leucocytes. »

Léo : « C’est quoi un leucocyte monsieur Max ? »

Max : « Ce sont les globules blancs. Ce mot vient du grec Leucos qui signifie blanc auquel on a ajouté le suffixe –cyte qui indique qu’on parle de cellules. Ce sont des cellules blanches présentes dans le sang et la lymphe. »

Samuel : « Alors si je comprends bien, dans le pus, il y a les cellules ennemis – ici se sont des bactéries – et des cellules qui sont nos défenseurs, les leucocytes. Il ya également de la lymphe. »

Max : « Oui Samuel, tu as bien compris. Le pus est donc un champ de bataille 🙂 Nous étudierons cela plus tard. « 

Samuel : « Monsieur Max, j’ai une question ! »

Max : « Je t’écoute Samuel. »

Samuel : « Jusque là nous avons vu qu’il existe des organes organisés en appareils ou en système quand ils servent à la même fonction biologique. Par exemple il y a tous les organes de la digestion qui forment l’appareil digestif. Est ce qu’il existe un appareil ou un système pour lutter contre les microbes ou est ce qu’il existe que des cellules ? »

Max : « Excellente question Samuel ! Il existe bien un ensemble d’organes qui ont comme fonction de lutter contre les microbes. Ces organes forment le système immunitaire. En voici un schéma. »

Max : « Les organes lymphoïdes primaires sont ceux qui fabriquent les cellules immunitaires c’est à dire tous les leucocytes. Et il y a de nombreux types de leucocytes. Nous en verrons quelques uns seulement. Les organes lymphoïdes primaires sont le thymus et la moelle osseuse située dans les os longs ou plats. Les organes lymphoïdes secondaires stockent ou permettent la circulation des leucocytes. Vous voyez en noir les vaisseaux lymphatiques. Ce sont des vaisseaux qui se trouvent généralement le long des vaisseaux sanguins et dans lesquels circulent la lymphe. La lymphe est un liquide incolore qui contient de l’eau, des sels et des leucocytes. Si vous avez déjà eu des cloques à cause de chaussures mal adaptées ou de brûlures vous avez déjà vu la lymphe 🙂 « 

Léo : « Monsieur Max, est-ce qu’il faut tout retenir le système immunitaire ? »

Max : « J’aimerais bien et vous en êtes capables. Mais retenez surtout qu’il existe. Bien, c’est suffisant pour aujourd’hui. Rangez vos affaires et sortez vous dégourdir les pattes. »

Samuel et Léo : « Au revoir monsieur Max ! »

Max : « Au revoir mes petits. »

Séance suivante

8 réflexions au sujet de « La réaction inflammatoire »

  1. Bonjour monsieur je ne comprends pas pourquoi dans notre questionnaire vous nous demandez qu’est-ce que le pus mais vous dites nous étudierons ça plus tard??

    1. Bonjour Mimi 🙂
      Le pus est le signe qu’il y a une infection et que le corps se défend puisqu’il contient les bactéries, les lymphocytes, les cadavres de ces deux types de cellules et de la lymphe. Nous n’allons pas l’étudier. Tout ce qui faut savoir et déjà dit 🙂

  2. Bonjour Monsieur Max,
    En ce qui concerne les maladies auto-immunes (sclérose en plaque par exemple), qu’est-ce qui s’opère pour que le système immunitaire devienne nuisible à l’organisme ?
    J’apprécie toujours autant vos articles. Bon courage, en ces circonstances inédites !

    À bientôt !

    1. Bonjour Dr Entropie 🙂
      Merci de me dire que vous appréciez mes articles. Ça fait du bien de temps en temps ce genre de remarques 🙂 Le problème est qu’il va bientôt falloir que j’en écrive de nouveaux et c’est une activité plutôt chronophage… Et, en ce circonstances inédites, je travaille déjà beaucoup. Mais passons…
      Venons en aux maladies auto-immunes. Que se passe-t-il ? Le principe est assez simple. Le corps ne se reconnaît plus lui-même. C’est en général un organe ou une partie d’organe qui est reconnu comme étrangère. Bonome m’a raconté qu’il a connu un monsieur qui était atteint de myasthénie. Jean, son vieux binôme à l’université… Dans cette maladie, ce sont les jonctions neuro-musculaires qui sont reconnues comme étrangères. Elles sont reconnues comme des antigènes par le corps et les lymphocytes T vont tout faire pour les détruire. C’est très embêtant puisque l’ordre de contraction ou de relâchement n’arrive plus aux muscles si la jonction neuro-musculaire est détruite. Pour soigner ça, il n’y a pas grand chose à faire. Les médecins procèdent à l’ablation du thymus pour supprimer les lymphocytes T. En général, au passage ils coupent le nerf X également appelé nerf pneumo-gastrique. Ce nerf se divise en plusieurs branches. En enlevant le thymus il est fréquent de couper la branche qui innerve les muscles respiratoires du côté droit je crois. Alors forcément, la personne malade respire mal, tremble et se défend moins bien contre les infections à cause de la perte des lymphocytes T. Les tremblements sont la conséquence directe de la myasthénie. Je détaille un peu cet exemple à cause de Jean. Le vieux monsieur barbu qui marchait avec une canne et qui devait avoir 60 ans en deuxième année de fac. Il était pas très efficace en TP Jean. Il tremblait et devait souvent s’arrêter et sortir pour se reposer… Personne en voulait comme binôme. Sauf mon bonome parce que discuter avec Jean c’était très intéressant. Il s’en fichait de devoir travailler tout seul par moments et même souvent. Je te souhaite de rencontrer ce genre de personnes dans ta vie même si 20 ans plus tard tu as les yeux qui se mouillent de larmes en y repensant…
      Revenons aux maladies auto-immunes 🙂 Comment se déclarent-elles ? Certaines sont présentes dès la naissance, d’autres arrivent au cours de la vie mais ne sont quand même pas des caractères acquis. Disons que leur apparition était programmée génétiquement. Je ne suis pas un grand chercheur à la pointe de la recherche. Je pense qu’on ne le sait pas. Certains marqueurs cellulaires identifiant la cellule comme appartenant au corps cessent d’être exprimés. Ou alors des marqueurs antigéniques commencent à s’exprimer. Dans le premier cas la cellule n’est plus reconnue comme appartenant au corps. Dans l’autre cas elle est reconnue comme étrangère. Dans les deux cas elle sera détruite. Comment se fait-il que cela apparaissent dans un organe plutôt qu’un autre ? Je pense à ce qu’on appelle la maladie de Crohn qui touche une partie ou la totalité du tube digestif. Personne ne le sait. C’est un beau sujet d’étude qui peut déboucher sur un prix Nobel de médecine et biologie. Après une vie quelque peu chaotique, Jean voulait se racheter en participant à ce genre de recherches. Il n’en a malheureusement pas eu le temps.
      Je ne sais pas si j’ai répondu à votre question cher Dr Entropie. Si j’en avais le temps j’écrirais un article la dessus. Peut-être plus tard…
      Prenez soin de vous 🙂

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